Tessons 2 : d'aristos

 

 
 

(Perturbé par la présence de Sylvain Tesson au Printemps des poètes)
 
En discutant avec une amie, je finis de clouer une certaine littérature sur sa planche.
Tesson n'est qu'une des figures de ce genre, dont le plus bel exemple est St Exupéry. Le plus bel exemple parce qu'il est normal, n'est-ce pas, de trouver essentiel le Petit Prince et les messages qu'il véhicule.
 
Pourtant ces messages, 5 générations plus tard, sont toujours aussi rances, délétères, nihilistes.
Je n'aime pas St Ex. 
 
Quand j'ai lu Citadelle à 17 ou 18 ans, je suis tombé sur le cul.
 
Où était passé l'auteur du petit prince ? Je croyais que le PP était "humaniste", universel, généreux.
Citadelle est une espèce de longue méditation sur la vie, le pouvoir, l'éducation, où un prince du désert (encore un) décrit la forteresse de son père, d'où la populace est écartée, où se déploie les caractères d'une noblesse ascétique, fière et qui n'a pas peur de couper des têtes. Un palais vide, bruyant d'échos dédiés aux nobles qui y vivent. C'est vide, c'est triste, c'est une vision orientaliste évidemment (c'est à dire coloniale), c'est méprisant, c'est élitiste, c'est pas loin de Roger Nimier, de Drieu la Rochelle, etc. Dans Citadelle, le peuple ne se révolte pas. Il est absurde et veut de grandes places vides pour se réunir et faire des choses vaines. Autant pour la vision de la démocratie par St Exupéry. Il conclut qu'il est mieux qu'elle ait un roi qui sait mieux qu'elle, la populace. Le peuple c'est la populace, n'est-ce pas. Vulgaire, bête, au fond, utile seulement pour ses maîtres.
 
Le PP c'est un petit con blond qui vient d'une planète individualiste, où il considère les choses comme siennes, il est fasciné par la mort, qui est l'instance qui va nous ramener à la maison. Faut le faire tout de même dans le genre nihilisme chrétien ! Ce goût de la mort. Et le serpent... même pas foutu de trouver autre chose que du symbole biblique...
 
Ce freluquet veut et exige, emmerde le pilote écrasé dans le désert jusqu'à obtenir ce qu'il veut, ne répond pas aux questions que lui pose la personne qui lui rend service. Et on trouve ça bien. Moi je trouve ça méprisant, mal élevé, dédaigneux et en droite ligne de la posture exploiteuse des classes dirigeantes. Le message : sous prétexte de candeur, je peux abuser des autres. Message du message : obéis à ton prince.
 
Les voyages de ce petit con qui se met tout seul dans la merde mais exige que les autres l'en sortent, le mènent à ne décrire que de la misère humaine, de l'absurdité, des cercles vicieux (les baobabs, le roi seul sur sa planète, l'allumeur de réverbères). On me dit : "ah mais c'est une métaphore de l'humanité".
Merci j'avais compris. 
 
L'humanité donc est vaine, creuse, absurde, allume des réverbères sur une planète de plus en plus rapide...
 
Le PP ne rencontre pas d'artistes, pas de prolétaires, pas de femmes, pas d'artisans, pas de personnes qui se dévouent pour les autres. Non, seulement l'absurdité. Tout est moche. Il ne connaît pas d'enfants, pas de pauvres, pas de gens heureux. L'innocence et la bonté sont absents du monde St Ex. Mais "l'essentiel est invisible pour les yeux". Putain c'est quoi l'essentiel alors ? 
 
Quelle haine aristocratique de l'humanité !
 
Même avec le renard il y a manipulation. C'est le renard qui se fend d'expliquer comment on devient ami pour finir par déplorer qu'une fois parti, le PP laissera seulement de la tristesse dans le cœur du renard. Et l'autre s'en fout. Il veut seulement mourir.
 
Son obsession : satisfaire sa rose qui est évidemment la vision qu'a St Ex des femmes : vaines, creuses, jalouses et exigeantes, mais qui savent tirer des hommes l'envie de partir pour une quête toute aussi vaine. Bref, elles sont aussi manipulatrices que les hommes sont absurdes. Finalement elles ne sont que le prétexte pour que les mâles se barrent, soi-disant pour leur rendre service. "C'est toi qui me fais partir en quête de l'impossible !" Fumiste, manipulateur, hypocrite. L'humanité est vaine, les femmes sont vaines. Restent quelques élus. Des chevaliers errants qui pratiquent le "beau geste" gratuit. C'est à dire trouver des débouchés à leur ennui par la satisfaction de leurs caprices. Le PP voyage.
 
Bon. A part ça, comme tous les chrétiens hallucinés par le désert, d'origine aristocratique, il trouve (forcément) les touaregs nobles (Terre des hommes), le désert est propre car dénué d'humanité (on dirait T.E Lawrence (Lawrence d'Arabie) la pédocriminalité en moins).
 
Sinon, comme il est fortuné il peut piloter des avions (Courrier Sud) et fuir l'humaine bêtise qui vit au ras du sol. Il travaille pour l'Aéropostale, pas par sentiment altruiste de contribuer au service public. Mais pour être tranquille dans son avion.
 
Il nous méprise, écrit qq machins méprisants, et sans cesser de nous mépriser s'écrase en méditerranée. Depuis on nomme des lycées à son nom et on nous fait chier depuis 70 ans avec des dictées de ces textes.
 
Je ne suis pas sûr qu'il soit un grand écrivain. Ce qui est sûr c'est qu'avec des mecs comme Henry de Monfreid, Nimier, Le Père de Foucauld, Raspail... il a labouré la veine nihiliste, dédaigneuse de l'ordinaire humanité et fait la promotion de la soi-disant gratuité du geste qui est surtout une manière de fuir la vie, le monde, les hommes. Et tous ces types en avaient les moyens.
 
Quand on lit l'amour d'un Giono pour l'humanité à la même époque, on ne peut qu'être effaré.
 
Tesson - notre Sylvain national (socialiste) - se veut de ce même monde, celui de Nimier, St Exupéry, des hautains qui trouvent que l’islam "sent la pisse de chèvre" (c'est lui qui le dit le Tesson !), que les sédentaires sont des cons, et les humains une masse grouillante qui ne le mérite pas.
 
Comme quoi, il ne sort pas de nulle part, le fils Tesson.

Commentaires