Devenir animal. Devenir forêt alors.
J'ai déjà montré des images de Sedna tombée du kayak et devenant tous les animaux marins. Ou l'Ours, ou des hommes au masque qui grimace entre monstre et animal et humain, ou encore Corbeau qui change de visage, femmes-oiseaux...
Devenir Forêt. L'immense Ursula Le Guin avait écrit une fable écologique de science fiction - intitulée "Le nom du monde est forêt"
.
Ou savane piquée d'arbres rares : ténéré.
Ou Neige dans ses vocables inuit.
Ou Cercle d'Îles, distinct du continent, distinct de la Grande Île de la Crête.
Forêt
du Nord froide et propice à penser que coulent des laves épaisses et
fondent des glaces sans merci. Où le dégel rend à la vie avec une telle
fureur que la mort ne peut s'imaginer que renée à la fin du monde,
toujours. Que les chrétiens et leur mort-dans-la-vie a asséché au point
de faire des Nordiques convertis à Luther, les plus grands suicidaires
du monde. Toute joie bannie par leur croix au Torturé toujours saignant,
jamais déposé. Avec les rennes en quotas, les Samis dans des réserves, le
pétrole à la banque.
Devenir
Forêt ce serait arracher les piquets une bonne fois, laisser dormir le
méthane sous la neige, de nouveau attendrir le manteau de phoque avec
les dents, rassembler mille rennes, se taire au bord d’une eau glacée.
Ouvrir en deux le serpent dans lequel le patriarcat a enfermé Inanna après que Gilgamesh eut rasé la forêt de cèdres.
Gilgamesh
rase la forêt de cèdres... Imagine-t-on plus navrante, plus glaçante,
plus désespérante venue au monde de la civilisation que celle-là ?
Retrouver
Esus à la massue, maître des arbres, sous le Green Man à la massue,
recouvert de poils et de feuilles. Cesser de dissimuler que Saint
Georges ne tue pas un serpent mais puise de sa longue lance à la Vouivre
pour en délivrer Inanna toujours (Ou Déméter, ou n'importe quelle
rivière barrée de barrages), quelque soit le nom qu'on lui donne...
...
et qui ouvre son sexe grand, qu'elle soit Sirène, ou Sheila na Gig,
comme Thor dresse le sien de sexe, ou son marteau dont on voit bien
qu'il est la mailloche pour battre le tambour, qui a tout à voir avec le
tonnerre, qui donne la vie comme St Georges la tire du sol d'où
l'éclair monte autant qu'il tombe du ciel.
Et
s'il se bat avec le marteau Mjölnir, il va falloir accepter qu'il
s'agit de cette mailloche en bois de renne, ou d'élan, et non un lourd
acier sans musique. Le marteau d'origine est chamanique. Les Sami qui ne
faisaient pas la guerre mais s'affrontaient entre sorciers le tambour à
la main, à coups de sorts et de magie, tambour taillé dans un bouleau,
dans un érable, dans un noyer.
.













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