"La peur doit changer de camp" est un slogan creux tant qu'il n'est pas construit par des moyens pratiques.
Sans le recours à l'action directe, à la préparation, à la planification, et à l'exécution des plans, on peut toujours causer.
Pour leur faire peur il faut les taper. Comme Retailleau nous a promis qu'il nous le ferait, à nous.
Il faut vouloir les abattre, détruire leurs moyens de communication, leurs flux à eux.
Il faut vouloir tendre des embuscades aux flics et les organiser.
Les choper, leur prendre leur matos et les rendre à poil à leurs maîtres.
Faire les jonctions villes, campagnes ; ouvriers, employés et paysans.
Embarquer les hôpitaux, les fabriques, les fermes dans la lutte, en pénétrant dans les lieux de travail, les lieux de souffrance. Cesser de défiler dans la rue. Barricader des quartiers avec l'aide des habitants comme je l'ai vu hier, des "jeunes des cités ", conscients, en colère, au courant, décidés, causants et affamés de politisation.
Organiser le circuit parallèle d'approvisionnement des luttes urbaines par les campagnes et du renforcement des campagnes par des volontaires de la ville.
Bloquer.
Taper.
Cesser d'attendre quelque chose des partis. Les partis veulent le pouvoir. Nous nous voulons une vie digne.
Sortir les cartes IGN, les plans de ville : là, là et là bloquer, entourer.
S'armer d'autre chose que de tracts et de la sono (antisocial...). Des bâtons, des barres de fer, se protéger, s'équiper.
Construire dans la lutte, dans l'action, le monde voulu : soutiens de santé et soutien psychologique, autodéfense.
Si on ne pense pas autodéfense on ne fait que du festif. Et le festif il se fait gazer et nasser.
Molotov.
Boulons, lance-pierres
Frondes
Se mettre derrière les flics et les attaquer, les prendre en tenaille.
Les exemples ne manquent pas en ce moment : Népal, Serbie, quartiers aux US, ni dans le passé.
S'en prendre réellement aux symboles du pouvoir.
Préfectures, comicos
Casernes
Ministères
Planifier, prévoir.
Clandestinité assumée. Parce que le temps est venu de redevenir clandestin. Les "réseaux" sont de formidables machines à nous dénoncer.
Moi j'arrête de dire ici, sauf des choses sans conséquences, de l'anecdotique.
...
Mais il faut recommencer à se taire.
Relire peut-être "feuillets d'Hypnos" de René Char pour s'imbiber de ce qu'il faut de sérieux pour combattre.
Relire, lire, dans les AG les propos de nos ancien-nes pour politiser, donner du courage et des idées. Leur rappeler à tous-tes que nous fûmes toujours légitimes et justifié-es à nous battre et à vouloir autre chose que leur monde d'esclaves.
Dire : dans les boutiques, aux commerçants, aux voisins, aux jeunes... qu'ils ont raison d'être en colère.
Faire le travail.
Sortir la tête du bocal.
 
(Illustration de Maya Mihindou )

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