Il y a suite : récidive du même sur la même.
Il l'attire.
Il l'attire. L'emprise évidemment n'est jamais rompue au bout de si peu de temps. Un ou deux mois à peine. Il l'attire - le chien tu lui manques, discuter, mettre à plat, pardon, je suis un misérable...
Il l'attire, la coince dans la cuisine et la frappe de nouveau, au visage, au ventre, aux bras.
L'envoie à l'hôpital.
Plainte. Pourtant, sur son lit d'hôpital elle hésite encore la veille, mais une copine la convainc, le lendemain de porter plainte.
Jusqu'où se love l'emprise, comme un parasite, le poison de l'emprise : frappée plusieurs fois, envoyée deux fois à l'hôpital, elle hésite encore.
Porte plainte.
Les gendarmes déboulent. Ne commettent pas la même erreur que la première fois et font le lien drogue et violence pour aggraver le cas de suite.
Le coupable - dont je n'arrive pas à évoquer l'existence des liens de famille - consomme 14 à 15 pétards par jour depuis ses 16 ans. Cerveau cramé, idées rabougries autour d'un tour de soi permanent, comme un âne à la noria. Paranoïa structurelle, ricanement permanent, sarcasme constitutif de celui à qui on ne la fait pas. Mâle connaisseur de la vie comme elle va qui ne connaît que son abrutissement, mais donne des ordres néanmoins. Néanmoins sait mieux, opine et fustige. Variante de l'oncle alcoolique et violent. Le frère camé et violent.
Frappe sa femme, à chaque fois plus fort...
Les gendarmes donc. Le chopent.
Ils le mettent en garde à vue.
Lui s'accorde sur un jugement rapide, proposé par le juge. Tout-puissant imbécile, fils d'un Salopard tout-puissant, il se pense impunissable.
Comme son père, l'immortel. Mort.
La procureure l'éreinte. Quoi ? Il doit passer en jugement en novembre pour la première violence et il trouve le moyen de renvoyer sa femme à l'hosto ? C'est en lui qu'est le démon violent, qui déteste les femmes. Impunissable.
L'avocate de la victime, le cloue. Son propre avocat commis d'office parce que lui, le violent, le frappeur, sait mieux, a répudié le précédent - son propre avocat soupire de consternation.
On juge : 8 mois avec sursis, obligation de se soigner de sa toxicomanie, de sa violence, interdit de s'approcher d'elle...
Et les journalistes locaux font le procès... du cannabis. C'est dans ce lien.
Les journalistes locaux évacuent ce que dans l'Orne péri-urbaine, péri-normande, à l'ennui agricole, colonisée par les parisiens de l'Ouest riche, de ce que dans l'Orne il faut retenir, de ce qui fait mouche dans les cerveaux percherons : la drogue.
La drogue, quel malheur.
Les femmes tuées : anecdote.
Les violences faites aux femmes, le meurtre des femmes, les femmes battues, les femmes françaises massacrées une tous les deux jours : une anecdote, pas le sujet, la drogue vous dis-je, voilà le problème.
Salopards de journaleux d'arrière-cour : ce qui marche c'est le sécuritaire, c'est le péril jeune, ou le péril jaune, ou arabe, enfin, le péril d'ailleurs : qui amène des opiums et haschisch jusque dans nos campagnes éleveuses de chevaux gras et chers.
C'est que la renfrognée Normandie, le matois Perche, votants RN, abonnés à la FNSEA et à Monsanto, le drame conjugal, ça ne se dit pas.
On irait encore alimenter du Balzac, du Flaubert et du Barbey d'Aurevilly, drames reculés où ça meurt de la lourdeur et du silence et de la misogynie et de la richesse étouffante et de la dissimulation et du poids de la boue argileuse aux godasses, taiseux-butés, qui tuent tant chez les bourgeois que chez les ploucs.
Il en est encore qui avanceraient que les victimes elles veulent l'être, victimes. Que "quelque part" comme on dit, elles attirent ça sur elles. Et on se dit - "lui aussi le violent, il faudrait le soigner".
Soit.
Mais c'est pas le moment. C'est le moment de le foutre au trou.
C'est le moment que la peur change de camp à défaut que les cons comprennent, que les salauds soient élevés par leurs mères autrement que dans la mâle impunité, que dans la gloire mâle de violer-c'est-pas-grave, de les-garçons-sont-comme-ça, d'il-faut-bien-que-jeunesse-se-passe, de les filles-n'ont-qu'à-pas- s'habiller-comme-des-traînées. République des mères coupables autant que leurs salauds de maris satisfaits, qui s'y connaissent en sujets virils : montres, bagnoles, foot, mécanique et immigration.
Moi je n'aime pas la police, ni la justice, ni l’État. N'empêche.
Il faut que le mouvement social, le féminisme, l'action militante les éreinte, les poursuive, les fasse chier jusqu'à la gauche pour que la peur change de camp à défaut que l'éducation change, en attendant que l'éducation anti-sexiste, anti-patriarcale devienne normale.
Journaleux complaisants, et mollesse. Relais du meurtre.
Mon frère ce salaud, fils d'un salaud. Meurtriers.
Nota : lire l'article en se bouchant le nez et en se disant que dans la Nouvelle République, le même événement est raconté avec davantage de complaisance coupable.
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